Parcours Camion 1917 – Ce n’est qu’un au-revoir…

Verdun…Cette terre qui a vu tant de souffrances n’a pas failli pas à sa réputation car c’est là que c’est arrêtée l’aventure pour Dominique Bleunven et son camion.

Le 9 novembre, représentant l’association,  mon mari et moi-même sommes partis à la rencontre de Dominique sur le trajet Bar-le-Duc/ Verdun. Parcours rendu très difficile en raison du brouillard qui avait envahi la région. Quand nous avons retrouvé le camion, il était arrêté à Souilly pour une pose-déjeuner à la mairie du village.  Un lieu chargé d’histoire puisque c’est dans cette mairie que le Général Pétain avait installé son quartier général durant la bataille de Verdun.

En 1918 elle servit également de Q.G. au Général Pershing commandant l’armée américaine. Et le jour du passage de Dominique, la mairie accueillait justement les autorités et habitants venus de Laclede (Missouri),  ville natale du Général Pershing, pour le jumelage, côté français, entre ces deux communes. La cérémonie de jumelage côté américain avait eut lieu, quant à elle, le 11 septembre 2010.

(cliquer sur les vignettes pour les agrandir)

Cette halte nous a permis de faire connaissance avec les membres de l’association « Connaissance de la Meuse » qui ont accompagné, guidé Dominique tout au long de la journée et l’ont ensuite reçu à Verdun.  Nous avons aussi rencontré les proches et sympathisants de Dominique venus de leur lointaine Bretagne pour l’encourager et l’accompagner sur la mythique Voie Sacrée.

Madame Christine Habart, maire de Souilly, en compagnie des poilus de l’association mosane ainsi que des proches et amis de Vendée eux aussi en tenue d’époque.

Le froid et l’humidité posent des problèmes de givre au moteur alors on calfeutre avec les moyens du bord. A noter au pied des pipes d’admission (?), une petite boule faite en papier alu et qui sert de ralentisseur lorsque le camion est à l’arrêt. Dominique est, à l’instar des poilus de 14, le roi du système D !

La pause-déjeuner terminée, il est l’heure d’embarquer. Déjà le moteur vrombit d’impatience mais ….

les bordures (classées !!) du trottoir de la mairie ont eu raison d’un des pneu des Vendéens. Comme quoi ce ne sont pas toujours les mêmes qui ont des ennuis même si c’est Dominique qui s’y colle.

Dominique et son camion on connu un franc succès sur la voie sacrée. Absorbé par la conduite il ne s’en est peut-être pas rendu compte mais nous avons vu plusieurs automobilistes le saluer par des appels de phares ou des coups de klaxon de sympathie.  Certains ont même fait demi-tour pour dépasser le convoi afin de prendre, plus loin, le camion en photo.

Petit salut à l’entrée du village de Lemmes

Nous arrivons au lieu-dit « Moulin Brûlé » où se trouve le Mémorial de la Voie Sacrée. Pour y parvenir la pente est courte mais très raide et le camion peine. Mais même en charge (n’oublions pas que nos poilus sont à bord),  il l’a brillamment vaincue.

La cote a été dure à vaincre et les sourires en disent long sur la joie d’y être arrivé.


Cela mérite bien de poser pour la photo ! Ici en compagnie de ses proches et amis.

Et avec les poilus de l’association mosane.

Le camion, lui aussi, mérite qu’on l’immortalise devant ce monument élevé à la mémoire  des hommes du train.

Un dernier regard vers la Voie Sacrée avant de rembarquer pour rejoindre Verdun.

Verdun et premier arrêt, incontournable, à la gare. Cette gare qui, durant la première guerre, fut transformée en hôpital ordinaire d’où l’on évacua des milliers de blessés entre 1914 et 1916. Elle fut aussi le point de départ du train qui emmena, vers Paris, la dépouille du soldat inconnu. C’était le 10 novembre 1920.

Avant d’entreprendre les derniers kilomètres, Dominique en pensée avec les hommes du service automobile qui ont bâti la réputation de la légendaire  Voie Sacrée.

Un autre lieu incontournable à Verdun, l’escalier de la victoire dont les marches ont été creusées dans l’ancien rempart de la ville.

Dominique et ses compagnons redescendent les 73 marches de l’escalier qui les a menés vers la crypte où sont exposés les livres d’or des médaillés de Verdun.

Tandis qu’ils étaient là-haut,  le camion a attiré les regards admiratifs des plus âgés comme des plus jeunes. Nombreuses sont les photos qui ont été prises par les passants curieux aussi de connaître la raison de sa présence. Certains nous ont même dit regretter que leur ancien de 14 ne soit plus là pour partager ce moment.

Un dernier arrêt devant la citadelle de Verdun avant d’entamer les ultimes kilomètres qui vont nous mener au Q.G. de l’association « Connaissance de la Meuse ».

Ces derniers kilomètres furent pénibles et la plupart du temps en pente. Sans oublier les nombreux ronds-points, les rues étroites et la circulation très dense à cette heure de la journée. Nous avons plus d’une fois admiré la dextérité et la maîtrise hors pair du conducteur.

Est-ce la traversée de Verdun dont il a été la vedette qui lui était monté à la tête ?…, toujours est-il que dans ces derniers kilomètres le camion avait décidé de se ménager ! En effet le manque de puissance a fait que dans les côtes Dominique n’en a pas toujours mené large. Last but not least,  comme pour lui faire la nique, la “star” de la journée ne s’est décidée à délivrer toute sa puissance …. qu’à quelques mètres de l’arrivée !!

Enfin l’arrivée et la fin d’une étape plus pénible qu’il a pu paraître à nous autres simples suiveurs.

Au moment de quitter Dominique nous ignorions que cette étape était la dernière.  Nous espérions que le malheureux accident (*) survenu dans la descente du Mémorial de la Voie sacrée et qui avait touché Pierre, l’ami de Dominique, n’aurait pas trop entamé son moral.

Nous espérions mais nous le savions aussi épuisé en raison de la fatigue, des incidents mécaniques et du manque de récupération (comme il l’explique sur son blog, un jour sur deux de repos n’étaient pas suffisants pour lui permettre de récupérer physiquement).

Pour corser le tout, il faut relever l’inconscience de certains conducteurs malgré les feux de détresse des voitures qui précédaient ou suivaient le camion pour les prévenir. Inconscience dont nous en avions déjà été les témoins dans la Somme. Ainsi, à la fatigue physique venait se greffer la fatigue nerveuse. Estimant que cela devenait trop dangereux, Dominique a prit la décision d’arrêter là son périple.

Un des ses grands buts était d’atteindre Verdun et d’être présent le 11 novembre 2011 à 11h11 à l’ossuaire de Douaumont et il peut se vanter non seulement de l’avoir atteint mais aussi d’avoir réalisé, pour y arriver, un véritable exploit.

Merci à toi Dominique pour ta gentillesse et ta disponibilité. Un grand merci aussi aux membres des associations (La Fougère du Nord-Pas-de-Calais et Connaissance de la Meuse) que nous avons eu le bonheur de côtoyer et en compagnie desquels nous avons passé de très bon moments. Sans oublier Monsieur Goubet, président des Anciens Combattants de Bapaume, et son épouse que nous remercions pour leur chaleureux accueil.

Maintenant je vous invite à lire le témoignage de Dominique sur le blog qu’il a consacré à son projet. Blog sur lequel vous pourrez aussi découvrir d’autres photos et récits de son odyssée. Pour cela rendez-vous ICI

Ce n’est qu’un au-revoir… Salut l’artiste !

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(*) Pierre (le piou-piou au pantalon rouge) est en effet tombé après avoir lâché prise dans le virage. Il s’est relevé mais ne pouvait plus bouger son bras gauche. Immédiatement emmené aux urgences de l’hôpital de Verdun, nous avons appris à l’arrivée qu’il souffrait d’un luxation du coude.  Il a heureusement pu sortir assez rapidement de l’hôpital puisqu’il a pu prendre part aux cérémonies du 11 novembre à Douaumont.

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