Fricourt, Citadelle, Cote 110 et Bois français.

Cet autre circuit proposé par l’Office du Tourisme a également été conçu par André Belle et toujours en collaboration avec les membres de l’association. A noter qu’en son début, à partir du cimetière britannique et jusqu’au croisement avec l’ancienne chaussée de Brunehaut, il suit exactement une partie de la 1ère ligne française établie en 14-15. Au carrefour elle partait en direction de l’actuel Bois d’Engremont.

Ce circuit passe notamment par la Cote 110 et le lieu-dit « Bois français ». Un lieu qui nous tient particulièrement à coeur, puisqu’y reposent toujours des soldats du 403e Régiment d’Infanterie et parmi eux le caporal Henri Autin, aïeul de l’un des fondateurs de l’association.  Sans oublier les tunneliers du Génie qui ont laissé leur vies dans les éboulements de galerie ou lors de la « guerre des mines ».

Mais lorsque nous foulons le sol vers la Cote 110, nos pensées vont aussi vers les soldats des autres régiments qui ont précédé le 403e dont un certain nombre reposent également en ces lieux. A ce sujet, en date du 6 mai 1915, le caporal Autin notait dans son carnet : » Nous sommes en face de Mametz, devant notre secteur le sol est jonché de cadavres qui sont là depuis le mois de décembre. »

Et enfin nous n’oublions pas les soldats britanniques qui ont relayé les troupes françaises en août 1915. Certains d’entre-eux dorment aussi sans sépulture sur ce Saillant de Fricourt. En  juillet 1916 ils ont payé un très lourd tribu pour la libération des villages environnants et je pense en particulier aux hommes des 8e et 9e bataillon du Devonshire Regiment inhumés dans leur tranchée face à Mametz ainsi qu’à ceux qui reposent dans les deux cimetières britanniques de la Cote 110.

1- Départ place du village, face au monument aux morts.

2- Fricourt British Cemetery

La particularité de ce cimetière tient au fait que les corps de 59 soldats ont été inhumés au centre de ce cimetière vraisemblablement dans un trou de mine. Il y a donc 59 tombes qui leur sont attribuées mais sous lesquelles aucun corps ne repose.

On y trouve également la tombe du Major Raper. Celui-ci fut tout d’abord inhumé de l’autre côté de la route avant que sa famille ne demande à ce qu’il soit transféré dans le cimetière. Celle-ci aida le village après la guerre et le village, qui considérait le major comme son libérateur, lui a consacré une rue.

Une autre particularité, le memorial du 7eme bataillon du Yorkshire Regiment qui a la forme d’une croix celtique.

On peut y lire :

A la gloire de Dieu et à la mémoire éternelle des officiers, sous-officiers et hommes

du 7e Bataillon

Alexandra Princesse de Galles Yorkshire Regiment-Green Howards

tombés près de cet endroit le 1er juillet 1916.

3- Cimetière civil de Fricourt

3 aviateurs britanniques, tombés le 22 mai 1940,  y sont inhumés. Il s’agit de :

de l’officier F.D. BIRD – pilote – âgé de 23 ans, du sergent C.J.W BRINN – observateur  et de G.D. COLES – opérateur radio et tireur – âgé de 20 ans.

4- Croissement avec l’ancienne chaussée de Brunehaut (qui est aussi l’ancienne route qui reliait Albert à Péronne)

5- Citadel New Cemetery

Ce cimetière se trouve dans la partie Nord d’une vallée qui partait de Fricourt vers la Somme et connue en 1916 sous le nom de  « Happy Valley ». Il a été créé par les Français en 1915 et ensuite a servi de lieu d’inhumation aux Britanniques jusqu’en novembre 1916. Puis il leur servi à nouveau en août 1918.  La majorité des hommes enterrés ici sont décédés dans les différents ambulances du secteur et ce avant l’offensive de 1916. 379 hommes, dont 16 non-identifiés, reposent ici.

A noter que dans ce lieu-dit « Citadel », ainsi nommé par les Britannique, les troupes françaises avaient aménagé un grand camp logistique qui comprenait poste de secours et centre de ravitaillement. Cela grâce à la petite ligne de chemin de fer qui suivait la vallée. Ce camp, parfaitement à l’abri des regards de l’armée allemande,  a plus que doublé d’importance avec l’arrivée des Britanniques. Il est aussi a relevé que c’est non loin de là (500m environ au Sud) qu’ont débarqué, en septembre 1916 au lieu-dit « Fer à Cheval », les premiers chars. Chars qui furent engagés, le 15 septembre suivant, dans la bataille de Flers.

6- New Point 110 cemetery

Créé par le 403e Régiment d’Infanterie en mai 1915. Il servi aux Britanniques de février à juillet 1916. 64 hommes y reposent et parmi eux David Thomas ami proche des poètes britanniques Wilfried Sassoon et Robert Graves.

7- Old Point 110 Cemetery

Lui aussi  a été créé par les troupes françaises en février 1915.  Il a ensuite servi aux Britanniques d’août 1915 à septembre 1916. Une centaine d’hommes y reposent.

Situé  soit entre les deux cimetières, soit un peu plus haut (en poursuivant le chemin vers l’actuel Bois d’Engremont), sur la droite se trouvait le poste de commandement du 403e R.I. puis le poste de secours. (*)

8- C’est la partie gauche du bois d’Engremont que se trouvait le lieu-dit « Bois français (il était déjà connu sous ce nom 1914, nom qui lui avait sans doute été donné par les troupes allemandes).  La tombe de François, Henri Thomassin, soldat du 26e R.I. tué en septembre 1914, se trouve dans ce bois.  Attention le bois est propriété privée et y pénétrer reste dangereux en raison des trous de mines et autres trous d’obus dont il est parsemé.

On redescend ensuite tout droit sur Fricourt en longeant sur la droite la partie où se trouvait le secteur allemand et sur la gauche le No man’s land.

Photo du secteur vers la côte 110 prise depuis le tambour Duclos

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(*) Fin 2007 le corps d’un soldat français fut découvert par un sujet britannique. Selon les renseignements donnés par les services responsables au descendant du caporal Autin, après recherches sur le terrain, ce ne serait pas un mais six soldats qui auraient été retrouvés. À notre grand regret et à celui notre correspondant qui, comme nous, aurait aimé leur rendre hommage,  nous n’avons jamais pu savoir ni quand, ni où ils avaient été inhumés. A noter que, contrairement à ce qui se fait du côté britannique, et alors qu’il est toujours à la recherche de son aïeul, il n’a jamais été proposé au descendant du caporal un prélèvement A.D.N  afin de le comparer avec celui des soldats susceptibles d’être encore retrouvés.

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