Circuit des Bretons et tambour Duclos

Voici un des parcours, aujourd’hui inscrits au nombre de ceux proposés par l’Office du Tourisme du Pays du Coquelicot, qui ont été établis avec le concours de membres fondateurs de l’association et créés par notre président. Ce dernier, grand marcheur devant l’Éternel, ne m’en voudra pas si j’insiste sur le fait qu’il a été, dans le Pays du Coquelicot, un pionnier dans la conception de circuits dédiés à la mémoire des soldats français ayant combattu sur le Saillant de Fricourt et notamment à celle des Bretons.

Les détails de ce circuit sont mis à votre disposition par l’Office du Tourisme, je me contenterai donc de la carte (*) du parcours établie par nos soins et des grands points d’intérêts du circuit. Le départ de ce circuit se situe place du village à Fricourt, face au monument aux morts.

1) La Nécropole allemande de Fricourt :

Édifiée par les autoritées militaires françaises en 1920. Elle compte parmi les plus grandes de la Somme. 17027 soldats y reposent, dont plusieurs soldats de confession juive. 11970 soldats sont inhumés dans les ossuaires parmi lesquels 5331 n’ont pu être identifiés. 5057 (dont 114 inconnus) reposent sous les croix métalliques. Les dépouilles proviennent de différents lieux notamment des environs d’Albert, Bapaume, Villers-Bretonneux, Combles…Le corps de Manfred von Richtofen, alias « le Baron Rouge », y reposa un temps avant d’être transféré à Berlin en 1925. (1)

2) L’îlot de La Boisselle :

Lieu où s’est particulièrement illustré le 19e Régiment d’Infanterie, sans oublier la 11/3 du 6e Régiment de Génie.  En août 1915 le secteur fut repris pas les troupes britanniques (notamment le Tyneside Scottish) et nos amis britanniques le connaissent eux sous le nom de « Glory Hole ».

3) Le Lochnagar Crater dont on doit la conservation à un sujet britannique, Monsieur Richard Dunning. Le Lochnagar est le seul vestige du genre a être ouvert au public.

Le 1er juillet à 7h28, à cet endroit, furent mises à feu plus de 20 tonnes d’explosifs. A la même heure,dans le but de briser les 1ere lignes allemandes, d’autres explosions du même genre résonnèrent dans la campagne environnante y creusant, elles aussi, de profonds cratères. A 7h30, au coup de sifflet, les troupes britanniques sortent des tranchées et montent à l’assaut. Au soir de ce premier jour de la bataille de la Somme ils laisseront près 20.000 morts sur le terrain. En quelques 5 mois de combats, troupes britanniques, françaises et allemandes confondues, on dénombrera un peu plus de 1.000.000 de victimes (blessés, morts ou disparus).

4) L‘arbre en boule :

Il marque, sur ce secteur du front, l’endroit où se trouvaient les premières tranchées françaises en 14-15 (également reprises en août 1915 par les Britanniques)

Juillet 2009, l’équipe est en repérage à l’arbre en boule.

5) Le calvaire de Bécourt :

Selon le plan de cadastre napoléonien de 1828, il se trouvait initialement au bord de la route au carrefour du chemin de Méaulte à Fricourt et du chemin de Bray.  En page 168 de son livre  » Froc et épée » (2), et dont j’ai la chance de posséder un exemplaire, le révérend Père Joseph Raymond (moine-officier au 293e R.I.) décrit ce calvaire comme étant le « rendez-vous des pèlerins de la corvée ». C’était en effet l’endroit où le génie entassait les matériaux servant à l’édification, la réfection ou la protection des tranchées (chevaux de frise, fils barbelés et autres rondins) et qu’il fallait monter aux tranchées de première ligne.  Il faut savoir qu’une distance de 2 km reliait le calvaire à ces tranchées. Distance que les hommes parcouraient sur un sol décrit par le révérend comme défoncé et rendu glissant par une pluie alors incessante. Au calvaire, les hommes de corvée se croisaient toute la nuit.

Depuis il a été reconstruit un peu plus loin par la famille du Lieutenant de Vaucourt auquel  il est dédié.

6) Le château de Bécourt où s’est notamment illustré le 26e Régiment d’Infanterie. (3)


Attenante au château,  la chapelle dans laquelle repose le corps du Lieutenant de Vaucourt, dont il est question ci-dessous.

7) Le tambour Duclos : Ce « lieu-dit » était une tranchée française renforcée qui faisait face à la première ligne allemande très proche.  De là partaient plusieurs galeries menant sous cette ligne. Lors de l’offensive de 1916, les Britanniques y firent exploser des mines dont les traces sont toujours visibles aujourd’hui mais on ne peut y accéder car il s’agit d’une propriété privée.

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(1) Source:  Gräbernachweis des Volksbundes Deutche Kriegsgräberfürsorge e.V.

(2) Société d’Éditions Artistique de Tourisme et de Sports – 152, rue Vaugirard – Paris – Ce livre est aujourd’hui mis en ligne à cette adresse : http://www.gwpda.org/memoir/Raymond/froc1.htm#tm

(3) A lire, sur l’excellent site du Chtimiste, l’article consacré aux attaques sur le château de Bécourt les 7, 8 et 9 octobre 1914. Voir ICI

(*) Extrait de ma carte personnelle intitulée « Fricourt 403e R.I. Zone 1″ et établie avec le concours du service « carte à la carte » de l’Institut National Géographique.

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